Les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles au Cocuy !
Pour la suite de notre périple dans le Boyaca, nous avons un peu mis de côté les sentiers fermiers pour arpenter ceux des hauts sommets colombiens. Alors direction le parc national naturel du Cocuy !
Une fois arrivés là-bas, changement de plan puisque une partie du parc était fermé. La raison ? Un long conflit entre los indígenas (peuples autochtones), les paysans, les responsables du parc et les touristes. Justement, quelques jours avant notre arrivée, des touristes colombiens ont fait une partie de football sur les glaciers. Cela peut paraître anodin, mais c'est un manque de respect et une vraie provocation envers les peuples autochtones de la zone. Les glaciers sont déjà en train de fondre à cause du réchauffement climatique et l'activité touristique ne fait qu'empirer ce phénomène. C'est pourquoi elle n'est pas toujours acceptée.
Nous renonçons donc aux glaciers, heureusement le parc est immense et il y a plein d'autres choses à voir.
Pour se rendre au départ de sentiers nous partons au petit matin avec le lechero qui fait sa tournée pour récolter le lait des fincas des montagnes. Coincé entre la citerne de lait et les provisions montées au refuge, le voyage fut atypique !
Une fois arrivés au départ du sentier, à 3800m, les gambettes refroidies vont vite se réchauffer puisqu'une ascension de six bonnes heures nous attend. Nous voilà en route avec nos sacs sur le dos remplis de provisions pour 3 jours. Adieu yucca, plátanos et ananas, et bonjour les soupes lyophilisées et les pâtes vermicelles !
L'objectif du jour est d'arriver à la Laguna Grande (4600 mètres), en passant par les différents milieux montagnards. Incroyable, magnifique ! Malgré le manque d'oxygène qui commence à se faire sentir doucement ...
La-haut il n'y a quasiment plus de végétation, aucun bruit d'oiseaux, le paysage est lunaire et le calme total.
On établit le campement sur la zone aménagée (en gros quelques pierres ont été déblayées! ). Incroyable coïncidence, parmi les 3 tentes, nous retrouvons un couple de canadiens que nous avions rencontré au Costa Rica !
La première nuit fut une épreuve car à cette altitude, les nuits sont fraîches (ou plutôt glaciales, par -5°C) ! Les gouttelettes d'humidité se transforment en glace... Une aura dormi avec 5 couches de vêtements, un autre avec sa ruana, et la dernière avec deux duvets! Au delà de ça, nous avons pu profiter d'un ciel étoilé comme jamais nous en avions vu, on voyait même les voies lactées !
Le lendemain, nous avons randonné dans les montagnes environnantes, au pied des glaciers, des sommets Pan de Azúcar et Púlpito del Diablo (plus de 5000m !). Nous avons pu admirer la laguna de la Plaza, un paysage qui va nous rester longtemps en mémoire !
En rentrant, petite toilette dans le lac issu de la fonte des glaciers : l'eau a 2°C, après une journée de marche, ça nous remet d'aplomb (ou ça nous achève...) ! Un petit café aurait pu nous réchauffer, mais notre réchaud bricolé à partir de canettes de bières était assez limité... Heureusement que nous avions de sympathiques voisins qui nous ont prêté du matos!
Le troisième jour est celui de la re-descente. Mais avant cela, une petite séance matinale de marche et escalade nous permet de découvrir une autre facette de la montagne.
Nous faisons la re-descente en compagnie de nos voisins de campement, tous très sympathiques : un couple franco-allemand-colombien, et un Colombien.
Arrivés à Guican, le village au pied du massif, l'idée de se faire un bon resto nous faisait saliver. Mais, manque de chance, il n'y avait rien. Rien à part des bars et un petit bouiboui où on a pu manger des chorizos fris et des petits pains. Marine n'est décidément plus végétarienne ! Le plus drôle dans tous ça c'est que les toilettes ou plutôt l'urinoir... était au milieu du resto, juste à côté de notre table. Buen provecho !
Ensuite nous avons passé la fin de la soirée avec les jeunes du village à jouer au basket, pas évident à cette altitude !
Pour notre dernier jour, Edwin, un des basketteurs, nous a conduit à la falaise " El peñon de los muertos". Un lieu où une communauté entière d'indigènes s'est suicidée pour ne pas se soumettre aux conquistadors. Une ambiance étrange règne sur ce lieu. Quel courage !
Cette épisode conclut nos vacances dans le Boyaca et nous nous séparons tous les 3, début mars, pour aller voir des projets agricoles différents.
A bientôt pour des nouvelles de ces initiatives !