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La finca Chakra, la paysannerie traditionnelle et humaine

Toujours en recherche d'un nouveau lieu intéressant à découvrir, c'est un peu à la dernière minute et par hasard que César Ayol a proposé à Maxime de passer quelques jours dans sa ferme. "Tu vas manger des truites, du cochon d'Inde et de la quinoa. Ah et aussi un peu travailler si tu en as envie !" Comment refuser une telle proposition ? Et qui eut cru qu'en quelques jours on pouvait en apprendre autant...



Me voilà donc parti pour Guamote, au pied du mont Chimborazo, le plus haut sommet du pays en plein cœur de la cordillère des Andes équatoriennes. Ici, il fait plutôt frais, à la manière d'un printemps européen avec parfois quelques gelées blanches. Et pour cause, on vit ici à 3000m ! Et certaines fermes se situent jusqu'à 4000 mètres d'altitude... C'est au sein de la communauté "indigena" Cumanda El Molino, dans la campagne de Guamote, que se trouve la petite finca gérée de façon traditionnelle par César et sa famille.



une campagne pleine de vie

le fameux Chimborazo du haut de ses 6 300m


C'est dans la maisonnette extérieure, rustique et pittoresque, que je rencontre toute la famille : Manuela la femme de César, ses deux filles Carmen et Zoila et leurs enfants ainsi que la mère César, la doyenne de la famille. Et première surprise ici tout le monde parle le quichua, la langue locale (apparentée au quechua, la langue précolombienne commune aux peuples andins). En particulier la grand-mère qui ne parle pas un mot d'espagnol, je la soupçonne quand même de tout entendre !

pierre et toit de chaume, du costaud !

Zoila, Andy, Manuela et César


Ici on mange local et typique ! Soupe de patates, lait au quinoa, tortillas... La nourriture est abondante, variée, saine et surtout elle est issue de la ferme. C'est en effet la particularité de cette ferme, on produit à peu près tout sur place. Légumes bien sûr, mais aussi maïs, quinoa, orges, lait, farines, cochons d'Inde, truites, pommes de terre... liste non exhaustive ! Et le plus étonnant, cela sur tout juste 4000m² soit 0,4ha, en bio et pratiquement sans rien acheter ! En plus la micro-ferme arrive à en revendre et à générer quelques bénéfices. L'autonomie est totale, la diversité des cultures permet de faire des rotations judicieuses pour conserver la bonne santé du sol. Du fourrage est cultivé (avoine, luzerne...) pour nourrir les animaux. Ces derniers permettent de fabriquer un très bon compost grâce au fumier produit.

presque des cochons corses !

la quinoa, surnommée "chisiya mama" soit mère de toutes les graines





Les jours passés ici sont bien sur l'occasion d'apprendre tout en pratique : travail du sol manuel, récolte des légumes, préparation des marchés... Ils cultivent les plantes traditionnelles (quinoa, pomme de terre, fèves, oignons...) mais pas seulement. César, cet insatiable curieux, a récupéré ici et là des graines du monde entier et les acclimates pour les cultiver en compagnie des plantes locales. C'est pourquoi on retrouve des radis de Californie ou encore des choux de Sibérie ! En plus d'accueillir des plantes étrangères, César accueille des volontaires et voyageurs de tous les coins du globe, ce qui n'a pas manqué de susciter la curiosité des voisins au départ. Aujourd'hui certains tentent l'expérience à leur tour !



les bassins pour les truites

la quinoa en culture

les choux sibériens



La ferme fonctionne en agroécologie. César va même au delà et tente de convertir les locaux à l'agriculture biologique car les engrais et pesticides ont atteints les campagnes les plus profondes avec tous les dégâts associés (maladies, pollution...). Mais plus que ses discours, ce sont surtout ses résultats qui arrivent à convaincre. Une diversité des productions surprenante, abondante et d'une qualité remarquable. La petite ferme vend chaque semaine ses produits à quelques moyennes surfaces et sur le marché de Guamote, ou plutôt l'énorme foire, de Guamote.



le stand sur le marché avec Zoila aux affaires!

On trouve même du fourrage à la vente !

tout le monde est vêtu de la tenu traditionnelle, chapeaux et ponchos sont de rigueur !




ulluco ou oxalis tubéreuse, un tubercule plein de couleurs et de saveurs !


La finca vend également à la fondation Utopia, c'est par ce biais que j'ai connu César. Il s'agit à l'origine d'un rassemblement de consommateurs achetant des produits alimentaires en commun afin de les avoir bon marché. Aujourd'hui, la fondation regroupe plusieurs centaines de consommateurs qui achètent des produits majoritairement bio, issu de producteurs locaux ou sur un marché de grossistes. Un petit groupe de permanents, salariés et bénévoles, s'occupe des achats et redistribue sous forme de panier individuel les marchandises. Un peu à la manière du groupement d'achats en France.

Gabriela au marché de grossiste de Riobamba, ça négocie dure dure !









Mais je retourne vite à la finca Charka, pour une petite partie de pêche à la truite ! Au final pas de découverte de quelconques techniques innovantes, il n'y en a pas besoin ici. Il s'agit d'une agriculture simple, efficace et durable. Elle est issue d'une tradition pluri-millénaire mais qui évolue aussi avec son temps. On prend grand soin du sol, on recycle la matière organique, on cultive des plantes adaptées, le b.a-ba de la paysannerie. La petite surface permet une gestion optimale de celle-ci pour une productivité exceptionnelle. En fait on pratique l'agroécologie sans même sans rendre compte !




des clients satisfaits !




Chaque moment passé en compagnie de César et sa famille me fait découvrir un mode de vie simple et en dehors du temps. Comme ses filles d'une vingtaine d'années en parlent, elles ont eu l'occasion de découvrir la vie urbaine et de s'essayer à d'autres métiers, mais aucune autre vie ne leur a semblé aussi gratifiante. La finca Chakra a réussi à réunir en toute simplicité les conditions d'une ferme équitable et durable : productive, écologique, sociale et même rentable. Comme quoi c'est possible !


Ce fut un séjour beaucoup trop cours passé dans cette ferme traditionnelle et en compagnie de personnes qu'on oublie pas... Cela dit en quelques jours j'ai quand même quelques petites histoires sympas à vous raconter !


La grand-mère de la famille, 86 ans, travaille comme tout le monde dans les champs. Même pas peur de retourner le sol ou sortir les vaches (et sa file droit !). ça conserve bien la campagne !


D'ailleurs on vit très vieux dans les campagnes equatoriennes. On comptait anciennement de nombreux centenaires. Mais l'arrivée des pesticides sur les dernières générations a fait baisser le chiffre de presque 15 ans et exploser le nombreuse de cancer et autres maladies...


J'aurais aimé vous faire partager la tête de la famille quand je leur ai dit qu'on mange des grenouilles en France !


On avait l'eau chaude grâce à des panneaux solaires ! Une ferme traditionnelle au top !


Pas de renard pour manger les poules, pas contre il y a les coyotes !


Les dents en or sont encore très à la mode !


Tout le monde met du sien, même à 5 ans (bon en fait ça joue plus que ça travaille !)



Certains avaient un peu de mal avec la prononciation en Français, ainsi Gloria a réussi à transformer Maxime en mastermix...


J'avais promis de leurs préparer une spécialité de chez nous, ainsi la famille a eu droit à des crêpes ! Enfin avec du lait entier, de la farine maisons et cuit au feu de bois, c'était pas de la tarte !


Chakra, le nom de la ferme, signifie ferme en quichua. Il a ensuite découvert la signification plus spirituelle (énergie spirituelle d'un être). Il a trouvé que cela convenait très bien à sa ferme qu'il apparente à un grand organisme vivant auquel lui et sa famille font partie.




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